2.7.2 Diigo à l’école
« Organiser de façon structurée des ressources sélectionnées sur le Web est une compétence essentielle pour appréhender les flux informationnels » rappelle Florence Canet. Le partage de signets invite à une co-exploration du Web et à l’activation d’un processus d’intelligence collective. La catégorisation des ressources au sein des bibliothèques de signets en ligne, via l’indexation ou les commentaires, peut en outre, aider à la conceptualisation et à l’appropriation du contenu des ressources par les apprenants. Nous allons aborder (rapidement) la question de la mise en œuvre en distinguant 3 strates du travail de l’enseignant, comme le fait Sensevy (2011).
Faire jouer le jeu :
Il s’agit, dans un premier temps, d’apprendre aux élèves à se servir de cet outil dans le cadre d’un projet. Les fonctions peuvent être abordées soit « de la plus simple à mettre en œuvre à la plus complexe », soit en fonction des besoins effectivement ressentis par les élèves au cours de leur travail. Cet outil permet à l’enseignant de savoir où en est chaque groupe, de connaître les questions qui sont posées et les difficultés rencontrées (s’ils utilisent l’outil dans toutes ses fonctions)
Mais quelles sont-elles, ces fonctions ? (classées en fonction du critère exposé ci-dessus).
– Enregistrer les pages dans une bibliothèque (personnelle ou de groupe), comme on peut le faire dans un navigateur ordinaire
– Leur associer un ou plusieurs mot-clés définis par le groupe ou laissés à l’initiative de chacun.
– Surligner certains passages en utilisant un code de couleur si nécessaire
– Y associer des notes (ou post-it) qui constituent des annotations : questions, définitions….
– Partager toutes les informations précédentes, selon son choix (à tous, à un groupe bien défini…) ou les conserver privées.
Construire le jeu :
Nous débutons cette page en signalant l’existence de comptes « educator » : voir les 6ème et dernière partie du diaporama Approfondissement de Diigo. Il permet d’éviter à chaque élève de créer un compte sur Diigo. Pour obtenir un tel compte, il faut envoyer un mel à l’équipe Diigo en expliquant son projet et en fournissant votre adresse institutionnelle.
Ces aspects matériels sont déterminants pour la réussite de votre projet. La diversité des navigateurs, et les légères différences quant à l’insertion de Diigo, sont d’autres sources de complexité. Il faut que l’outil soit directement accessible au cours de la navigation.
Pour que Diigo devienne un véritable outil de veille, il faut se créer son réseau, c’est-à-dire, faire en sorte que les élèves puissent identifier les personnes qui travaillent sur le même sujet qu’eux et qu’ils indiquent qu’ils les suivent. Ils recevront ainsi (My network), les nouvelles signalisations émanant de ces personnes.
Cette phase n’est pas toujours atteignable (âge des élèves et temps consacré à la recherche : il faut en effet du temps pour qu’une telle veille porte ses fruits).
Il peut donc être plus raisonnable de ne miser que sur les apports des élèves du groupe de travail. Pour que chacun se sente impliqué, le groupe de 4 semble un bon compromis.
Il est important de bien hiérarchiser vos objectifs : soit Diigo est considéré essentiellement comme un outil au service d’un projet d’enquête sur un projet précis, soit la compréhension du fonctionnement et des limites de cet outil ont aussi leur importance à vos yeux.
Les déterminations du jeu :
L’utilisation individuelle de Diigo peut être un objectif en soi. Une première phase (indispensable ?), pour certains enseignants. Elle peut apporter des compétences essentielles à un élève qui participe d’une culture numérique contemporaine. L’annotation de textes peut constituer un support conséquent aux apprentissages et à la structuration d’une pensée.
Il est cependant dommage, nous semble-t-il de se priver de l’aspect collectif (petit groupe de travail avec questions et réponses croisées) et social (accès aux repérages faits par des experts). Il faut seulement veiller à ce que « le signalement « pour les autres » ne remplace pas le travail pour soi-même. Une façon d’éviter cette dérive est de ne pas systématiquement partager ses signalements.